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Choix de poèmes

DIS - MOI  PAULINE

Quand les corps s'éloignent

du lit de leur commun amour

de quoi servent les mots?

fatras hétéroclites et venteux

qui puent: impuissance

mensonge.

Se taire alors

et garrotter sa langue:

miroir usé par les cendres.

Quand les corps se sont séparés

laissant les mains dérisoires

nul séisme ne secoue plus la terre, tu sais.

Les bêtes que nous sommes

continuent d'errer vaille que vaille

et le monde à sa bêtise

toujours de hurler : hue, hue !...

Du recueil  JE SIGNES , inédit (années 1980)

*

GENEVE II

ô mouettes du long quai Ador

Gourmandes de la mie

De pain des enfants

Souhaiteriez-vous transmettre

A vos semblables

Des cotes tragiques

Là-bas

Message

En sus du faire-part

De rouille verdâtre

Des rochers des bords Leman

Re silence tintant des drisses

Aux quilles de cent sûrs riches

Bateaux attendant

Un prochain été

A même les pavés du long quai Ador

Aprés sinistre déluge (mâ ba'd ettoufân)

2002

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"Sur les chemins du SALAGOU "

Au village de Celles (France) prés du lac Salagou, l’association « MAS Terres Rouges », organisait le 11 juin 2005 une exposition de la photographe Joëlle Jourdan que j’accompagnais de la calligraphie de mes  poèmes .

 

 1er poème:

 

juillet est un bout de rivière
fraîche sous les cigales

ses ombres feuilles asséchées
s'apprêtent au long voyage

vers l'ailleurs inconnu

 

Second poème:

 

les oiseaux d’ici
ressemblent tant
à leurs frères de chez nous

© Joëlle Jourdan - Abderrahmane Djelfaoui

je t'attends et t'attendrais

avec de la menthe pour tout l'été

même s'il fallait me sécher d'ombre

et mettre quelques étoiles et quelques lunes

dans le secret de notre secret

in:  12 x 2 Poésie contemporaine de deux rives

n° 4 spécial Alger-Marseille

septembre 2007

le temps a passé incolore

passé à la nuit surtout

quand se déploie la rumeur

de la mer

ses monts

et ses mélanges de contes

ployés invisibles roseaux

dont on croirait qu'une chienne

a lapé la verdure

je médite d'instincts nuages

par volée de noisetiers

avant l'enfance plantés

 

in Anthologie de Poésie / ODYSSÉE DU DANUBE

Un bateau pour la paix - 

Editions Titanic-Toursky - 2008

je ne sais rien faire de mes mains

que quelques petits poèmes

qui ne servent à rien

 

mains de blés mains chardons

mains neige mains poussière

qui chassaient papillons  escargots

 

et s’extasiaient paille au parcours

des fourmis scarabées et serpents

 

mains devenues plus grandes

mais pas toujours adultes

 

mains pas encore posées

sur un de ces métiers qui donnent

richesse et considération

 

mains qui portent en bandoulière

éclats de leur vie comme on porte

aussi le temps bleu d’une autre foi

 

in Autre Sud, "numéro spécial 10 è anniversaire"

N° 41, juin 2008

une mouche s'est soudain posée

sur le haut de la page des Haltes

descend de haut en bas

par dessus les lettres mots

"clairvoyance"

"visible" "aussi" "yeux"

"ne suis" pour s'immobiliser

à "tout" instant

vibrant sans une ombre

puis vite sortir de la page

 

la mer vineuse (disait l'aveugle)

L. de Minuit - 2012

la mer

amazone qui galope

défrisant mémoire

d'une herbe inconnue

me rappelant l'ado que je fus

aussi rêveur

que l'homme debout qui l'évoque

la mer vineuse (disait l'aveugle)

L. de Minuit - 2012

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Peinture (sans titre)  de Mustapha Nedjai

accompagnée de mon poème "onde de choc"

Dans:

"Nédjai à Nédjai: une odyssée", ed. Dalimen, Alger, 2007, page 187

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mona monaurore, la septaine d'amour

Espace Libre, Alger -2012

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